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Le CDH torpille le piétonnier bruxellois

Selon les élus CDH, le centre piétonnier a une influence majoritairement négative sur le commerce

Le CDH a demandé ce mercredi à la majorité de la Ville de Bruxelles de ne pas attendre huit mois, comme il s’y est engagé, pour réaliser une étude de l’impact du piétonnier aménagé sur les boulevards du centre et de réduire sans attendre son étendue. Le groupe CDH du parlement régional a procédé durant dix jours à une enquête de terrain de laquelle il ressort que 73,1 % des (215) commerçants qui ont accepté d’y participer ont dit avoir constaté une influence de cet espace libéré de la voiture sur leur activité commerciale. Parmi ceux-ci, 70 % ont qualifié cette influence de négative.

L’enquête a été menée du 19 au 28 août dernier auprès des commerces des boulevards du centre et d’autres voies mises en piétonnier à la fin du mois de juin dernier, mais aussi de tronçons limitrophes subissant un impact direct du piétonnier.

Selon le chef du groupe CDH au parlement bruxellois Benoît Cerexhe et le député Hamza Fassi Fihri, par ailleurs conseiller communal à la Ville de Bruxelles, les chiffres varient en fonction des zones investiguées, et des secteurs d’activité des commerçants.

Schématiquement, l’impact est autant négatif que positif pour les commerçants du piétonnier des boulevards centraux. Le nombre de commerçants disant avoir constaté une baisse du chiffre d’affaires est plus élevé sur les tronçons des boulevards situés de part et d’autre du piétonnier (près de 60 % sur les boulevards A. Max et E. Jacqmain ; 57,2 % au boulevard Lemonnier, 56,2 % entre la Bourse et la place Fontainas).

L’horeca s’en sort mieux

Globalement, l’horeca s’en sort le mieux (51,8 % de jugements positifs) surtout sur l’espace situé entre la Bourse et De Brouckère. C’est davantage le cas des cafés que des restaurants, privés d’une partie de leur clientèle de soirée.

Selon Benoît Cerexhe, on ne peut rester sourd aux doléances des commerçants qui ne dénoncent pas l’idée du piétonnier, mais en regrettent les aménagements déficients et un « manque total de concertation ».

Pour le CDH, la zone piétonne est « sans doute trop longue ». Elle est pertinente entre De Brouckère et la Bourse, deux pôles d’attractivité qu’elle relie, mais l’est beaucoup moins au-delà de la Bourse. « Il ne sert à rien d’avoir le plus grand piétonnier d’Europe si on n’a pas le meilleur », a commenté à ce sujet Benoît Cerexhe.

« Nous demandons aux autorités de la Ville d’avancer l’évaluation d’autant qu’un bon quart des commerçants envisagent de céder leur commerce si rien ne change. La Ville doit avoir une stratégie pour développer son mix commercial dans la zone. A nos yeux, il faut de l’horeca, mais aussi des indépendants (bouquinistes, bandagistes, des commerces de proximité et aussi des enseignes) », a ajouté Hamza Fassi Fihri.

Des défauts… et quelques qualités

L’enquête du CDH a par ailleurs porté sur une analyse des qualités et défauts du piétonnier. Rayon qualités, on relèvera le calme, le moins de bruit et la pollution en baisse évoqués par 14,8 % des commerçants interrogés. Ils sont près de 10 % à apprécier la convivialité de la zone.

Mais près d’un commerçant sur quatre évoque un sentiment d’insécurité, un sur cinq cite la malpropreté et des difficultés d’accès, 17,2 % dénoncent une « clochardisation » de l’espace. Près d’un commerce sur six déplore la perte de places de stationnement surtout dans les zones non limitées aux piétons.

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